Tendresse
J'ai passé du
temps à écouter de la musique.
Très wagnérienne
dans mes harmoniques, ce soir.
Trop de temps à
réfléchir sur moi-même donc...
Je vais aller me
coucher, dormir, récupérer. Demain, il y a encore plein de soleil.
En tout cas, je
n'ai vraiment pas envie de me déshabituer de toi. D'ailleurs comment le
pourrais-je maintenant, ou depuis tout le temps ? Ce serait être bien
malhonnête avec moi-même que d'aller dans une telle direction.
Mon doux, mon
tendre ami, mon amant d'exception, mon compagnon de moments tout particuliers,
mon amour de tout mon présent, ma réalité trouvée, ma chance d'aimer sans
détour.
Ce serait
malsain d'arriver à me déshabituer de toi...
Question de
recettes, et de celles-là, je n'en connais rien et surtout pas. Et puis zut à
la fin ! Si c'est mon plaisir, toute cette force pour toi, tu ne vas tout de
même pas m'en priver ?
Puisque tu me
respectes et que tu me veux heureuse, donne moi une seule bonne raison pour que
j'arrête là, comme ça ? Et que je continue à être heureuse sans toi...
Alors j'ai envie
d'être tyrannique à mon tour... Je veux que tu arrêtes de m’opposer, dans mes
soliloques que je tends vers toi, toutes tes barrières qui ne sont pas pour
moi.
Je veux respirer
vers toi, m'épanouir avec toi, grandir par toi.
Je te veux
envahissant, sans limite, chaud et doux, sans arrêt.
Comme lorsque je
sens ton corps qui me presse, m'enveloppe, me contient et ne me laisse aucun
autre choix que de te recevoir dans le plaisir que tu veux ressentir. C'est
cela que j'aime.
En toute
conscience, en pure folie.
Pensées en vrac
: je connais trop de choses côté médical... Et je ne voudrais pas que
mes
petits cailloux soient revenus, réinstallés, aient proliférés pour
mieux me
manger. Je suis jeune et on sait qu'à cet âge tout va vite. Ca m'énerve
de
penser à tout cela, ça m'épuise. Et s'il y avait des situations que
l'on ne
peut pas choisir... Qu'il faille de toute façon tout laisser, partir et
ne plus
être là. Qui s'occuperait de mes louloups ? A qui mon petit bonhomme
dirait "tu es une
enfant", qui lui parlerait le soir pour qu'il s’endorme, parce qu'il
n'aurait plus alors à veiller que sur lui. Qui coifferait les cheveux
de ma princesse quand elle attend d'être avec moi pour les laver
? Qui lui caresserait
le visage pour lui apprendre qu'il ne faut pas avoir peur d'être femme
? Que
c'est une chance de savoir aimer, envers et contre tout...
Je me sens dans
du coton. La petite fille qui est en moi est tellement réveillée, à l'affût de
tous les signes, tellement consciente de ses besoins de ses peurs, de ses
sourires, de sa vitesse. Et toutes ces petites larmes qui coulent sur mes joues
pour faire sortir mon gros chagrin, je préférerais qu'elles atterrissent dans
ton cou à l'instant présent, pour me sentir serrée par tes bras accueillants,
presque à l'étouffement.
J'ai peur.
Heureusement,
tout va bien se passer.
Et puis mardi
prochain, tu me feras l'amour...
Mais ça, ça rime
avec toujours maintenant.