Âmes soeurs

Entre plaisir et souffrance…

C’est comme entre amour et haine.

L’un est lumière, l’autre est ombre.

On voudrait pouvoir choisir de vivre toujours en plein jour, mais dans la nuit l’esprit peut s’endormir et se reposer.

Tout à l’heure, j’ai ouvert une porte que je ne connaissais pas. Pourtant elle était là depuis tout le temps, tellement bien intégrée dans le décor que je ne la voyais plus.

Derrière, il y avait comme un cœur profond, dans une solitude exsangue. Une toute petite fille s'y tenait, yeux grands ouverts, comme pour ne rien perdre de l’obscurité ou des mouvements du dehors. Elle était tapie ici depuis une éternité. Ses joues étaient flétries des torrents de larmes déversées sans que personne ne les remarque. Etrangement, elle ne s’était pas altérée de ces inondations. Elle aurait pu devenir comme ces magmas de feuilles mortes qui pourrissent à l’automne et s’infiltrent dans le sol pour mieux faire revivre le printemps suivant. Elle était plutôt comme une pierre neuve, lisse et douce, qu’aucun acide ne peut attaquer.

Alors pourquoi tous ces sanglots ?

Parce qu’au moment de l’instant « douleur », la petite fille a bondi hors de son tombeau, libérée, évadée pour toujours de cette prison. Elle a compris qu’elle était seule à pouvoir se protéger et à prendre soin de son plaisir, que personne ne pourrait plus jamais la condamner à rester moribonde dans le noir. La vie n’a jamais été derrière cette porte. J’ai emmuré cette ouverture.

Comme j’aime à dire souvent : voilà !

Alors ne t’inquiète pas mon doux, mon tendre, mon rare, mon magnifique amant, mon cauchemar de cette après-midi c’est fini tout autrement. Parce que j’ai ouvert les yeux sur le soleil de mon existence, sur toutes les richesses qui ornent mon quotidien, sur tout ce possible que je prends plaisir à laisser m’envahir.

Tu m’accompagnes et lorsque je trébuche, tu tends la main pour me montrer le chemin.