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Blog Blanc Sur Ecran Noir
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27 mai 2006

Mémoire vivante

Le rendez-vous est entre deux rues.

J’ai mis du temps à trouver le bon jean, les bottes, le tee-shirt pour être à l’aise. Un trait de crayon noir pour être un peu plus "bleue mortelle" et en avant la musique !
Sur le trajet, juste un SMS : tu viens au concert ce soir ? Réponse : je suis sur la route, tu viens me cueillir puisque j’arrive ?

Vite une place au hasard dans une rue qui me semble être non loin du Cat.7e. Juste une question à une superbe black qui se tient tout près pour savoir où est la rue de la Faïencerie, un ivrogne croisé qui recherche le Colbert. Il a l’œil en sang. Je me trouve bien audacieuse de marcher ainsi seule dans cette partie là de la ville. Tout à l’heure, en revenant, je ne le serai plus.

Comme indiqué, je trouve la boite. Dans la salle, juste assez de monde, la musique est très groove, elle tourne sans y penser, le bassiste est terrible. Je reste plantée là quelques secondes et en me retournant j’aperçois celui qui joue avec les lumières pour rendre les rythmes plus pénétrants. Il me fait un signe et je le rejoins.

Je suis bien d’être là. Lui, sourit tranquillement.

Je me laisse portée par les sons. Le concert se termine mais la musique continue et je rejoins le milieu de la pièce. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne que le DJ qui enchaîne les disques guettant chacune de mes oscillations comme pour savoir si je vais m’arrêter.

Quand les lumières se rallument, je suis assise sur le bord de la scène et je regarde les silhouettes ranger le matériel. Je m’abandonne tout naturellement à cette bouche qui effleure ma nuque et me murmure d’être un peu patiente, quand tout sera en ordre, on partira tous les deux.

Dans la voiture, j’ai faim et on fait un détour par les Capucins pour acheter un énorme sandwich.

Chez lui, il fait très chaud et en ouvrant sa fenêtre, je vois les toits du quartier. Un balcon vient de s’éteindre, mais il est déjà tard. Avant de me tendre l’écharpe que j’avais oubliée en février, il la sent et me dit qu’elle a embaumé son salon pendant des jours, tu as embelli depuis et tes yeux vont m’assassiner.

Non, je ne suis pas une tueuse, j’aime juste être dévorée et que l’on passe dans mon dos des mains douces et tendres.

Je savoure d’être femme et je ne m’endormirai pas à côté de toi ce soir, un autre jour peut-être, je prends le temps de tout mon plaisir.

A cet instant, j’entrevois le jour qui se lève, je pressens la douceur du printemps qui m’emporte, ma transparence est ma liberté mais aussi et surtout ma vérité sans détour.

Je suis bien.

 

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