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Blog Blanc Sur Ecran Noir
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11 mai 2006

Abîme

Assise sur une mer de sable aigre douce, étendant mes sens mis à vif, laissant glisser la poussière chaude sur ma peau qui soupire tant, je regarde ce chagrin terrifiant me submerger, impuissante, seule.

Je suis pourtant devenue si tendre…

Alors je me mélange avec moi-même. Je caresse mon âme de tout mon amour pour la calmer, l’apaiser, lui redonner des courbes douces, parfaire sa générosité.

Je ne dois pas baisser les bras maintenant. Non pas maintenant.

Pas après tout ce chemin parcouru.

Mais j’ai tellement envie de m’asseoir dans le canapé, avec plein de coussins contre mes yeux qui recueilleraient toutes mes larmes et écouter, comme lorsque j’étais enfant, mon père jouer du piano, repartir des siècles en arrière dans mon imaginaire féerique, savoir retrouver mon Amandine, petite fée aux yeux mauve, que je croisais les mercredis après-midi au coin des séquoias immense du parc du château.

Il me serait alors possible de prendre tout contre moi ce petit corps d’enfant pour le câliner, oublier mon essence de femme qui l’enveloppe maintenant et que j’ai pris tant de soin à habiller d’harmonies colorées pour que tous les matins qui me regardent sentent ma volonté de plaire à l’air frais.

Corps qui se révolte et ne se laisse pas dompter.

Corps qui parle et hurle autrement que dans ma seule conscience.

Corps que je ne maîtrise pas puisqu’il m’impose de rentrer au fond de moi, exige l’oubli du paraître.

Corps bourreau qui assassine ma féminité dans mon intimité la plus précieuse pour se venger de toutes ces blessures dont je n’ai pas su le protéger.

Je ne sais pas où je vais pouvoir aller chercher le courage nécessaire à affronter tout cela. J’ai peur, tellement de regarder en moi et de m’apercevoir que j’ai utilisé toutes mes pièces d’or.

Que ferais-je alors ?

Je revendique tout à coup ma lâcheté. Je ne veux pas de ce combat là. Je ne souhaite pas la guerre avec moi-même.

Alors je me répète que la magie n’est pas seulement un rêve.

Et demain à mon réveil…

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T
Je voudrais trouver les mots pour te rassurer, je n'ai que mes bras pour t'entourer, mon oreille pour t'écouter. Je voulais te dire que je t'entends.
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