Peau cannelle...
Mon étincelle...
Après de longs mois distendus par le virtuel. J'ai posé mon regard sur lui en
montant des escaliers, il me tournait le dos. Il avait un tee-shirt noir, il y
avait du vent chaud. J'ai aimé son dos, large et élancé, laissant deviner des
épaules nerveuses. Un regard, on se rencontre enfin. Visite de la ville à toute
allure, les vitres ouvertes, mes jambes dégagées à peine cachées. Je me suis
amusée dans ces secondes à deviner les pensées, son regard sur moi. Après un dîner
au restaurant, au milieu d'une ruelle piétonne de la ville, je me suis arrêtée,
j'ai attrapé ce corps tendu vers moi, j'ai passé mes mains dans ses cheveux et
j'ai happé la bouche alors que le parking était silencieux.
Le lendemain, il fallait amener le jeune homme à la gare. J'ai l'image de ces
minutes au ralenti. Avancer rapidement pour ne pas rater le train, mais en même
temps, tourner tout mon corps vers ces nouvelles mains.
Je me souviens d'...
Avoir garé la voiture sur un arrêt "seconde", avoir encore plongé ma
langue dans sa bouche, senti la salive se mélanger à la mienne, demandé à mon
ventre de ne pas brûler ainsi. J'ai claqué la porte. Je me suis dirigée vers le
coffre pour sortir le sac à dos. J'ai laissé mes bras tendus, levés, les siens se sont enroulés, ses lèvres ont retenti dans mon cou. J'étais ouverte, les
jambes légèrement écartées, prête à être chevauchée. Ainsi, comme ça, en plein
jour, sur le parvis de la gare.
Ensuite, j'ai tiré les jours pour arriver à un rendez-vous volé, emmené dans
les forêts de pins. Un détour par un chemin inconnu. Mon dos râpé sur le sol,
happé, mon ventre martelé, sauvegardé par un plaisir intense. Et tout a encore continué, dans les diableries des corps qui sont en alchimie et ne sauront jamais se défaire.
Eternel Petit Diable.
Sans concession.
Sans limite.
Toujours.