Catherine
Je ne sais pas ce que j'aimais le plus chez elle ; sa peau
transparente, parcourue de taches de rousseur, sa bouche très rouge, ses
cheveux raides comme des baguettes, ses seins lourds qu'elle gardait libre sous
ses chandails.
Je me souviens de...
L'avoir regardé marcher. Elle avait une façon toute particulière de porter son
sac de classe, elle n'était pas très fine dans ses gestes. Ses chevilles
étaient épaisses et ses jambes tièdes. Elle avait cela de particulier, comme un
sillon pesant, une silhouette massive, que l'on avait envie toujours de toucher
à pleine main pour ne pas réussir à faire le tour de sa taille avec les deux
mains réunies.
Un soir, je m'étais arrêtée chez elle. Luc était en répétition. Dans leur petit
appartement sombre, on avait commencé par déguster les cerises qu'elle avait
ramenées de son jardin. On s'amusait à tremper les fruits dans de la vodka. De
fil en aiguille effilée, sur le lit, on s'était allongée. Elle avait une robe
soyeuse qui se boutonnait devant. J'avais commencé par déposer les fruits sur
ses jambes resserrées, en retroussant le tissu. Puis j'avais doucement
déboutonné les nombreuses attaches et sur son ventre, j'avais continué à
parsemer la peau laiteuse. Ses seins volumineux pouvaient largement retenir les
petites queues vertes et j'avais croqué une à une toutes les rondeurs ainsi
disposées.
J’avais été surprise de son abandon, à se laisser dévorer. Et j’avais trouvé naturel de la manger entièrement, sans retenue, goulûment. "Attrape la Chantilly et recouvre moi avec..." j'avais sillonné sa peau, pour mieux l'avaler, jusqu'à son intimité brûlante. J'avais déposé d'énormes boutons de crème à cet endroit en l'aspirant fortement. Elle avait poussé un long soupir, profond, qui avait parcouru son corps détendu, abandonné à une vague unique de plaisir.
Je n’ai jamais oublié son goût suave, légèrement salé, dense presque, au travers du parfum des cerises.